16.4
Il répondit :
Moi, je ne veux être Florus
Errer parmi les tavernes,
Me cacher parmi les bobinards,
Endurer les moustiques bouffis.
On peut étudier :
Au bon vieux temps :
DE L'AMOUR DU SIECLE ANTIQUE
Au bon vieulx temps un train d'Amour regnoit,
Qui sans grand art, et dons se demenoit,
Si qu'un bouquet donné d'amour profonde,
C'estoit donné toute la Terre ronde :
Car seulement au cueur on se prenoit.
Et si par cas à jouyr on venoit,
Sçavez vous bien comme on s'entretenoit ?
Vingt ans, trente ans : cela duroit un Monde
Au bon vieulx temps.
Or est perdu ce qu'amour ordonnoit,
Rien que pleurs fainctz, rien que changes on oyt,
Qui vouldra donc qu'à aimer je me fonde,
Il fault premier que l'amour on refonde
Et qu'on la mene ainsi qu'on la menoit
Au bon vieulx temps.
Et d'autre part la réponse qu'en a faite Victor Brodeau :
Au bon vieulx temps, que l'amour par bouquetz
Se demenoit, et par joyeux caquetz,
La femme estoit trop sotte, ou trop peu fine :
Le temps, depuis, qui tout fine, et affine
Lui a monstré à faire ces acquetz.
Lors les Seigneurs estoient petis Nacquetz,
D'aulx, et Oignons se faisoient les banquetz,
Et n'estoit bruict de ruer en cuisine
Au bon vieulx temps
Dames aux huys n'avoient clefs, ne loquetz :
Leurs garderobe estoit petis pacquetz
De Canevas, ou de grosse Estamine :
Or, Dyamans, on laissoit en leur Mine,
Et les couleurs porter aux Perroquetz
Au bon vieulx temps.