Ce court texte nous a été transmis
par Charisius, qui vécut trois siècles après Palaemon. Il est intéressant
parce que directement compréhensible sans connaître la grammaire ancienne.
Son autre mérite est d'être un texte d'observation plus qu'un texte normatif
: Il n'impose pas de règle, mais constate des phénomènes
de dérivation et énonce des exceptions.
Suggestions d'étude :
- Exercices de formation des adverbes à partir d'une liste d'adjectifs,
puis vérification dans un dictionnaire de latin. Inversement, trouver
le sens de l'adverbe en donnant le sens de l'adjectif dont il dérive.
- Ce chapitre a-t-il vraiment l'impersonnalité d'un manuel
de grammaire ? Quel est le détail qui peut montrer que Palaemon
aime plaisanter ? On peut même discuter sur le choix de l'exception
difficilis / difficulter !
- Formation des adverbes français : montrer que les adverbes
français en -ment viennent de l'ablatif mente qui suivait
l'adjectif. Ce procédé a dû se substituer à basse époque
à la formation par dérivation. Ce passage est comparable à l'abandon
du futur latin au profit de la périphrase infinitif + habeo. On peut
donner des exercices de passage du latin au français (lenta
mente, facili mente...). Dans les deux cas, la raison est que la
flexion était rendue plus complexe par le voisinage de deux modèles
: les dérivations en -e et -ter pour les adverbes,
et les futurs en -bo et en -am.
- Le vocabulaire utilisé : Relever des termes techniques
encore utilisés : aduerbium / adverbe ; pars orationis
/ partie du discours ; uerbum / verbe ; excipio / exception
; deriuo / dérivation ; compositio / composition.
Traduction :
L'adverbe est la partie
du discours qui ajoutée à un verbe explique et complète sa signification.
Ainsi quand je dis : Palaemon enseigne, je ne donne pas encore
suffisamment le sens clair du verbe, si je n'ajoute « bien »
ou « mal ». Mais puisqu'il y de nombreuses espèces d'adverbes,
je les étudierai une à une. Il y a des adverbes de qualité et de quantité
qui sont de la deuxième classe et sont dérivés en
-e, comme doctus / docte1, ainsi que lepidus
/ lepide2. Il y en a cependant deux de la deuxième
classe qui viennent en -e bref, comme bene, male. Il y en
a de la troisième classe qui sont dérivés en -ter,
comme fortis / fortiter, felix / feliciter3. Il y en
a qui font exception dans la troisième classe comme facilis / facile,
vilis / vile4 ; mais en composition, facilis, qui
devient difficilis, donne dif-ficulter5.
1. savant / savamment
2. agréable / agréablement
3. courageux / courageusement ; heureux / heureusement
4. facile / facilement ; bon marché / à bon marché
5. difficile / difficilement
|