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SÉQUENCE V : LA PROPHÉTIE OU LE FUTUR DU PASSÉ

ANNEXE : LE BOUCLIER D'ACHILLE

(Héphaïstos) y montre la terre et le ciel et la mer, le soleil inlassable et la lune en son plein, et les astres, tous ceux dont le ciel se couronne (...).

Il y figure aussi deux belles cités d'hommes.

Dans l'une, on voit d'abord des noces, des festins. Par la ville, un cortège, à la lueur des torches, emmène hors de leur maison des épousées, et le chant nuptial s'élève de la foule. Plusieurs jeunes danseurs virevoltent au son des flûtes et des lyres, et, chacune debout au seuil de son logis, les femmes s'émerveillent (...).

Autour de l'autre ville, on distingue deux camps, où brillent des guerriers les armes éclatantes. Ils hésitent pour l'heure entre ces deux partis : ou bien tout ravager, ou bien faire deux parts des richesses qu'enclôt la ville convoitée. (...)

Puis, il fait un troupeau de boeufs aux cornes hautes. Ces boeufs, d'or et d'étain, meuglants, quittent l'étable et vont au pâturage. Ils avancent le long d'un fleuve bruissant et de souples roseaux. Quatre bouviers, en or, s'alignent auprès d'eux, et, derrière, neuf chiens aux pieds rapides suivent. Mais, soudain, deux lions redoutables saisissent un taureau qui mugit, en tête du troupeau. Il meugle longuement, quand les fauves l'entraînent. Les hommes et les chiens sur leurs traces bondissent.
Mais, déjà, les lions, ayant déchiqueté la peau du grand taureau, dévorent ses entrailles et lappent son sang noir. Et c'est en vain que les pourchassent les bergers, excitant leurs chiens prompts qui n'osent attaquer les fauves, ni les mordre, et, près d'eux arrêtés, en se garant, aboient. (...)

Puis, à l'extrême bord du bouclier solide, il place l'Océan, le vaste et puissant fleuve.

HOMÈRE, Iliade, 18, 483 - 485; 490 - 496; 509 -512; 573 - 586; 607 - 608.