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EXEMPLE 5 : 10, 1


        [Pompeius timide [fecit], quod in theatro ne adscriberet consul tertium aut tertio, extremas litteras non scripsit. Quod de Pompeio Varro breviter et suboscure dixit, Tiro Tullius, Ciceronis libertus, in epistola quadam enarratius scripsit ad hunc ferme modum :] "Cum Pompeius [, inquit,] aedem Victoriae dedicaturus foret, cuius gradus vicem theatri essent, nomenque eius et honores inscriberentur, quaeri coeptum est utrum consul tertio inscribendum an tertium. Eam rem Pompeius exquisitissime retulit ad doctissimos civitatis; cumque dissentiretur et pars tertio alii tertium scribendum contenderent, rogavit, inquit, Ciceronem Pompeius, ut, quod ei rectius videretur, scribi iuberet. Tum Ciceronem iudicare de viris doctis veritum esse, ne, quorum opinionem improbasset, ipsos videretur improbasse. Persuasit igitur Pompeio ut neque tertium neque tertio scriberetur, sed ad secundum usque t fierent litterae ut verbo non perscripto res quidem demonstraretur, sed dictio tamen ambigua verbi lateret. [Id autem quod et Varro et Tiro dixerunt, in eodem nunc theatro non est ita scriptum. Nam cum multis annis postea scaena, quae prociderat, refecta esset, numerus tertii consulatus non uti initio primoribus litteris, sed tribus tantum lineolis incisis significatus est.]


ad, inv. : vers, à, près de
adscribo, is, ere, scripsi, scriptum : inscrire (sur un testament)
aedes, is, f. : maison
alius, a, ud : autre, un autre
ambiguus, a, um : entre deux, variable, douteux, ambigu
an, inv. : est-ce que, ou est-ce que ; an... an..., si... ou si
annus, i, m. : année
aut, conj. : ou, ou bien
autem, inv. : or, cependant, quant à -
breuiter, adv. : brièvement
Cicero, onis, m. : Cicéron
ciuitas, atis, f. : cité, état
coepio, is, ere, coepi, coeptum : (plutôt avec rad. pf et supin)
: commencer
consul, is, m. : consul
consulatus, us, m. : consulat
contendo, is, ere, tendi, tentum : tendre, aller vers
cum, inv. : conj., comme ; prép, avec
de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
dedico, as, are : dédier, consacrer
demonstro, as, are : montrer
dico, is, ere, dixi, dictum : dire, appeler
dico, as, are : dédier, consacrer, inaugurer
dictio, ionis, f. : l'action de dire, le mode d'expression
dissentio, is, ire, sensi, sensum : être d'avis différent, n'être
pas d'accord
doctus, a, um : savant
enarratius, adv. : avec plus de détails
eo, is, ire, iui, itum : aller
epistola, ae, f. : lettre
epistula, ae, f. : lettre
et, conj. : et, aussi
exquisitus, a, um : choisi, distingué, raffiné, exquis
extremus, a, um : dernier
facio, is, ere, feci, factum : faire
ferme, adv. : à peu près, environ, généralement
fio, is, fieri, factus sum : devenir
gradus, us, m. : pas, degré
hic, haec, hoc : ce, cette, celui-ci, celle-ci
honoro, as, are : honorer
honos, oris, m. : honneur
idem, eadem, idem : le (la) même
igitur, inv. : donc
improbo, as, are : désapprouver, condamner, rejeter
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incido, is, ere, cidi, cisum : graver
initium, ii, n. : début
inquit, vb. inv. : dit-il, dit-elle
inscribo, is, ere, scripsi, scriptum : inscrire, graver, intituler
ipse, ipsa, ipsum : même (moi-même, toi-même, etc.)
is, ea, id : ce, cette
ita, inv. : ainsi ; ita... ut, ainsi que
iubeo, es, ere, iussi, iussum : ordonner
iudico, as, are : juger
lateo, es, ere, latui : se chacher
libertus, i, m. : affranchi
lineola, ae, f. : la petite ligne tracée
littera, ae, f. : lettre
modus, i, m. : mesure, limite, manière
multus, a, um : en grand nombre (surtout au pl. : nombreux)
nam, inv. : de fait, voyons, car
ne, inv. : pour que... ne... pas, de peur que, que
neque, inv : = et non
nomen, inis, n. : nom
non, neg. : ne...pas
numerus, i, m. : le nombre
nunc, inv. : maintenant
opinio, onis, f : opinion, idée préconçue, préjugé, illusion
pars, partis, f. : partie, côté
perscribo, is, ere, scripsi, scriptum : écrire en détail, écrire tout
entier
persuadeo, es, ere, asi, asum : persuader
Pompeius, i, m. : Pompée
postea, adv. : ensuite
primoris, e : le premier, la première
procido, is, ere, di, - : s'écrouler, tomber en avant
quaero, is, ere, siui, situm : chercher, demander
qui, quae, quod, pr. rel : qui, que, quoi, dont, lequel...
quidam, quaedam, quoddam/quiddam : un certain, quelqu'un,
quelque chose
quidem, inv. : certes (ne-) ne pas même
quod, conj. : parce que
rectius, adv. : mieux, plus correctement
refectus, a, um : réconforté
refero, fers, ferre, tuli, latum : porter en retour, rapporter
res, rei, f. : chose
rogo, as, are : demander
scaena, ae, f. : scène
scribo, is, ere, scripsi, scriptum : écrire
secundus, a, um : second, favorable
sed, conj. : mais
significo, as, are : faire entendre
suboscure, adv. : d'une manière un peu obscure
sum, es, esse, fui : être
tamen, adv. : cependant
tantum, inv. : tant de, tellement ; seulement
tantus, a, um : si grand ; -... ut : si grand... que
tertius, a, um : troisième
theatrum, i, n. : théâtre
timidus, a, um : craintif
Tiro, onis, m. : Tiron
tres, ium : trois
Tullius, i, m. (M. -) : (Marcus) Tullius (svt. Cicéron)
tum, adv. : alors
uerbum, i, n. : parole, mot
uereor, eris, eri, ueritus sum : craindre
uicis, gén, acc. uicem : tour, retour
uictoria, ae, f. : victoire
uideo, es, ere, uidi, uisum : voir
uir, uiri, m. : homme ( par opp. à mulier, femme ), mari.
uires, ium, f. : force(s)
usque, prép. : usque ad, jusqu'à
ut, conj. : pour que, que, comme
uter, tra, trum : lequel des deux ?
uti, = ut
utor, eris, i, usus sum : utiliser
Varro, onis, m. : Varron.


        [Pompée fit preuve d'une prudence excessive quand, pour éviter de choisir entre tertium et tertio, il n'en fit pas écrire les dernières lettres sur la dédicace de son théâtre. Ce que Varron nous rapporte à ce propos de manière elliptique et peu claire, Tiron Tullius, l'affranchi de Cicéron, nous le révèle dans une lettre avec davantage de détails à peu près en ces termes:] "Comme Pompée[, dit-il,] s'apprêtait à dédicacer un temple à la Victoire dont l'escalier était en forme de théâtre, et que son nom et ses titres y figuraient déjà, on se demanda s'il fallait écrire consul tertio ou tertium (pour la troisième fois). Il demanda une étude très approfondie de la question aux meilleurs spécialistes de la ville. Comme il n'y avait pas d'accord entre eux et que les uns penchaient pour tertio, les autres pour tertium, Pompée demanda à Cicéron de lui dire ce qu'il fallait écrire. Alors, poursuit Tiron, Cicéron craignit de jouer les arbitres face à des personnages réputés, de passer pour désavouer les personnes dont il désapprouvait l'opinion. Il persuada Pompée de ne faire écrire ni tertium ni tertio, mais de s'arrêter au second t; ainsi, malgré l'abréviation, le message resterait clair tout en laissant dans l'ombre la forme douteuse du mot. [C'est ce que disent Varron et Tiron, mais aujourd'hui, l'inscription originelle n'est plus visible. Car, bien des années plus tard, le mur de scène qui s'était écroulé fut reconstruit et le troisième consulat de Pompée y fut noté non plus par les premières lettres, mais par le chiffre III.

Rem. : Pour l'exploitation en classe, les passages entre [ ] ont été éliminés.


Tum Ciceronem iudicare de viris doctis veritum esse Tum Cicero timuit


EVALUATION DÉFINITIVE

Nb. de mots : 76
Nb. de phr. : 5

.

Le texte suivant implique une bonne connaissance des points de matière suivants :

- le cum historique (rapport de simultanéité)
- la proposition complétive introduite par ut
- l'adjectif verbal
- l'interrogation indirecte
- la proposition de conséquence.

EXPERT CÉLÈBRE POUR QUESTION FUTILE




        Cum Pompeius theatrum dedicaturus esset nomenque eius et honores inscriberentur, quaesitum est utrum consul "tertio" inscribendum an "tertium". Eam rem Pompeius exquisitissime retulit ad doctissimos civitatis; cumque dissentiretur, rogavit Ciceronem Pompeius quid ei rectius videretur. Tum Cicero timuit ne, quorum opinionem improbavisset, ipsos videretur improbavisse. Persuasit igitur Pompeio ut neque "tertium" neque "tertio" scriberetur, sed ad secundum usque "t" fierent litterae ut verbo non perscripto res quidem demonstraretur, sed dictio tamen ambigua verbi lateret.

Textes complémentaires :

        En 49, la guerre éclate entre César et Pompée. Cicéron désire la paix avant tout. Cependant, ses sympathies politiques le poussent vers Pompée; par ailleurs, il redoute César. Sa correspondance

4 février 49
        Je n'ai plus d'espoir de paix; les nôtres ne prennent aucune mesure pour la guerre. En ce qui me concerne, je reste en Italie avec lui [Pompée] jusqu'à la mort; ce n'est pas là-dessus que j'ai besoin de ton avis; mais s'il s'en va, que faire ? Pour m'inciter à rester, il y a la mauvaise saison, l'imprévoyance et la négligence de nos chefs; pour me pousser à la fuite, l'amitié de Gnaeus [Pompée], la cause des

9 février 49 (Pompée a quitté l'Italie pour la Grèce.)
        Que faire ? Comment pourrais-je le [Pompée] suivre, sur terre ou sur mer, lui dont je ne sais même pas où il est ? Et si je le suis, par terre, comment le puis-je ? par mer, où aller? Est-ce que je dois me livrer à cet individu [César] ? Admettons que ce soit sans risque (il y en a beaucoup qui me le conseillent), est-ce que ce sera avec honneur ? Nullement. Dois-je te demander conseil comme d'habitude? Le problème est insoluble.

18 février 49
Si maintenant je suis le mouvement, où aller ? Je ne peux pas l' [Pompée] accompagner. [César a coupé les communications.] Il n'y a pas d'autre solution que de s'embarquer sur la mer Tyrrhénienne, avec un itinéraire mal assuré, au coeur du mauvais temps. Avec mon frère ou sans lui ? avec mon fils ou comment ? De part et d'autre, ce ne sera que difficulté, ce ne sera que déchirement; comme l'autre [César] se déchaînera sur nous en notre absence sur nos personnes et sur nos biens !

Considérations pédagogiques

1. Les prérequis
La compréhension du texte nécessite la bonne connaissance d'un nombre élevé de matières de syntaxe. L'élève est averti que ses connaissances en la matière doivent être bien assurées. Il peut éventuellement procéder à une auto-évaluation avant d'entamer le travail. Par ailleurs, la liste des prérequis peut servir d'outil en cours de lecture.


2. Le titre
Le titre ne contient guère d'informations sur le contenu du texte lui-même (si ce n'est l'intervention d'un personnage connu).


3. Le texte complémentaire
Le texte complémentaire évoque des événements tout différents de ceux auxquels le texte étudié fait allusion. L'élève doit s'interroger sur ce qui peut unir les textes par-delà leurs contenus respectifs. Le trait de caractère qui se manifeste tant dans le texte étudié que dans le texte complémentaire peut être exploité dans d'autres contextes (par ex., l'affaire Catilina)..